Du 30 mai au 10 juin 2023, 7 personnes ont trouvé place à bord d’une Tesla Model 3 et d’un Model Y pour un roadtrip de 6 714 kilomètres à la découverte du Maroc. Loïc conduisait le SUV électrique en alternant à l’occasion avec sa femme. Il nous explique.
L’électrique pour l’économie
À 29 ans, Loïc roule en électrique depuis déjà plus de deux ans : « J’ai commencé en 2021 avec une Tesla Model 3 que j’ai conservée un an. Avec la naissance de notre deuxième enfant, nous avons souhaité avoir davantage d’espace à bord. C’est pourquoi nous sommes passés au format supérieur en novembre dernier ».
C’est parce qu’il se déplace beaucoup pour des raisons personnelles et professionnelles qu’il a fait le choix de l’électrique : « En neuf mois, le Tesla Model Y a déjà avalé 35 000 kilomètres. Dans ces conditions, le VE permet de réaliser d’importantes économies sur l’énergie et l’entretien. L’assurance est aussi moins chère pour une électrique. Je vois nettement la différence ».
Pour bien faire comprendre ce point, le teslaiste estime : « L’économie réalisée à l’année représente le budget d’un ou deux grands voyages. Pour vous donner un exemple concret, revenir du Portugal en août 2023 nous a coûté 56 euros aux superchargeurs Tesla, quand des personnes en Peugeot 5008 ont payé 158 euros de gazole ».
La technologie Tesla
Installé dans la région toulousaine, notre lecteur aligne plusieurs raisons pour expliquer son choix de la marque américaine : « La technologie Tesla m’a beaucoup plu. Elle est en avance sur les autres marques. Je voyais éventuellement la Hyundai Ioniq 5 en concurrente directe, mais je voulais un planificateur de trajet et le pré-conditionnement de la batterie avant recharge. C’est primordial quand on roule beaucoup ».
Il plébiscite lui aussi le réseau de recharge Tesla : « Il fait vraiment la différence en matière de couverture et de tarifs. Ionity a heureusement baissé dernièrement ses prix : auparavant, l’écart était important ».
Devant la multiplicité des rituels pour accéder aux bornes en Europe, il s’interroge : « Pourquoi l’Union européenne n’impose-t-elle pas une carte universelle ». Il possède lui-même trois sésames : « J’ai Shell Recharge, Chargemap et le badge Révéo pour mon secteur. Ils ne fonctionnent pas de la même manière, avec des commissions différentes, et l’un ou l’autre est parfois refusé sur des chargeurs. Quand je ne connais pas, je me renseigne préalablement sur l’application Chargeprice ».
De 7 à 77 ans ?
Empruntée au journal de Tintin, la formule « pour les jeunes de 7 à 77 ans » a été pulvérisée par Loïc et sa famille : « Dans notre voiture, il y avait nos deux enfants dont le petit dernier d’un an. La Model 3, également en version Propulsion, était conduite par mon père. Il y avait dedans aussi ma mère et ma grand-mère Ginette de 89 ans. Elle a été tout de suite partante. Elle n’a arrêté son activité dans l’animation commerciale que récemment, il y a 4 ou 5 ans ».
Nombre de Tesla de France se dirigent à l’occasion de roadtrips vers la Norvège et le fameux cercle polaire Arctique. Le Maroc, c’est bien moins courant : « Ça s’est joué un peu sur un coup de tête. Ce n’est que quinze jours avant la date de départ que nous nous sommes décidés ».
En déclencheur, Khalil Amar, fondateur du Tesla Club Morocco : « Il est en contact avec Tesla pour le développement des superchargeurs au Maroc. Il avait posté sur Tesla France un message pour promouvoir la visite de son pays équipé de quelques stations du constructeur américain. Pourquoi ne pas essayer ? Khalil Amar nous a bien aidés en nous fournissant de précieuses indications ».
Bornes gratuites
Le groupe de 7 personnes avait un temps envisagé de visiter autrement qu’en voitures électriques le Maroc : « En prenant par exemple l’avion et en louant sur place un minibus, le périple aurait coûté 1 500 à 2 000 euros de plus. Sans compter la franchise de 2 000 euros pour ce véhicule en cas d’accident. Conduire dans ce pays, c’est quand un même un peu risqué, quand on voit le comportement de certains conducteurs ».
Les raisons de voyager au Maroc en électrique ne manquent pas : « Nous avons dû parfois nous arrêter dans des lieux que nous avons aimé découvrir et où nous ne nous serions pas arrêtés avec des modèles thermiques. Il y a déjà pas mal de bornes dans le pays selon les endroits, bien actives selon ce que nous avons observé. La recharge est gratuite, ce qui ne devrait pas durer très longtemps. C’est le cas même dans les stations Afriquia, TotalEnergies et Tesla ».
Avec toutefois, pour ces dernières, des situations occasionnellement bloquantes et/ou embarrassantes : « Les superchargeurs Tesla sont souvent localisés dans l’enceinte d’hôtels internationaux à quatre ou cinq étoiles. À Tanger, c’était au Hilton. Mais l’établissement avait été privatisé plusieurs jours par des Qataris. Nous n’en avions pas été informés. Le service de sécurité nous a empêchés d’accéder aux bornes ».
Une mobilité électrique encore discrète
Plusieurs heures perdues : « Il ne restait que 17 % dans la batterie de mon Tesla Model Y quand nous sommes arrivés à l’hôtel Hilton. J’ai dû rouler à 40-50 km/h pour rejoindre une station TotalEnergies, à 30 kilomètres de là. Mais avec du 7 kW AC, j’ai dû patienter pas loin de quatre heures pour avoir de quoi rejoindre les superchargeurs de Rabat ».
Au Sofitel de Marrakech, la perte de temps a été bien moins importante : « Comme il n’y passe pas beaucoup d’électriques, des voitures thermiques sont garées devant les stèles. Il a fallu que quelqu’un vienne en déplacer pour qu’on puisse se brancher ».
S’il y a des superchargeurs au Maroc, le planificateur des deux voitures ne les connaît pas. Ce qui a plusieurs impacts : « Il n’est ainsi pas possible de profiter du pré-conditionnement de la batterie. Avec une température extérieure de 23-24° C et des superchargeurs 150 kW, ça n’aurait pas changé grand-chose ».
Pour disposer d’un GPS sans se ruiner, Loïc a dû se débrouiller : « On a acheté une carte Sim à la frontière avec un forfait. On se connectait en WiFi pour télécharger les informations dont on avait besoin concernant les trajets, puis on les consultait ensuite hors connexion. Ce qui a permis de limiter la dépense à 35 euros pour le téléphone. Nous avons exploité les planificateur ABRP et Plugshare ».
Plus de 6 700 km…
« Nous sommes partis des environs de Toulouse le mardi 30 mai 2023. Après avoir dormi en Espagne à Madrid, nous avons pris le bateau à Ceuta pour rejoindre Tanger. Notre roadtrip est ensuite passé par Rabat, Marrakech, la zone montagneuse de Tizi Tichka et Ouarzazate. Au retour, nous avons découvert les gorges du Todgha, avant de rejoindre Meknès puis Fès et Chefchaouen. Le samedi 10 juin, nous avons à nouveau fait étape à Madrid. Le lendemain, nous avions regagné la région toulousaine », détaille Loïc.
En dépit d’un planning bien chargé à visiter un grand nombre de villes et sites touristiques, il avoue toutefois : « Nous n’avons pas pu voir tout ce qu’on voulait. Nous aurions aimé aller à Merzouga, aux portes du désert. Nous pouvions recharger, mais il fallait avaler un trajet de six heures ».
Les deux Tesla ont-elles suscité l’étonnement au Maroc ? « Moins dans les grandes villes que dans certains villages de l’arrière-pays. Là, il n’était pas rare d’être arrêtés à des ronds-points successifs par des policiers curieux qui voulaient regarder les voitures, et nous saluaient quand nous repartions ». Trop peu de véhicules électriques et de Tesla en particulier circulent aujourd’hui dans le pays : « Les Marocains semblent cependant plus ouverts aux VE que pas mal d’automobilistes et de professionnels en France ».
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162,13 euros de recharge
En tout et pour tout, du fait de la recharge gratuite, le budget énergie n’a pas été lourd du tout pour Loïc : « Nous n’avons au final payé que les trajets aller et retour depuis les environs de Toulouse jusqu’au bas de l’Espagne. Soit un total de 162,13 euros de recharge dans les stations Tesla ». Dans chaque sens, le trajet avalé en 2 jours totalise environ 1 400 km, soit 2 800 km en tout.
Les deux équipages ont trouvé à s’héberger à l’hôtel, dans des riads ou en louant une maison en Airbnb. Ils ont évité les autoroutes : « Au Maroc, on peut parfois utiliser gratuitement de belles routes à quatre voies qui longent des autoroutes plus récentes, mais très peu chargées, car elles sont payantes avec des limitations de vitesse identiques ».
Le passage des voitures par bateau d’Espagne au Maroc a eu un coût : « Pour chaque voiture, le tarif, quel que soit le nombre de passagers à bord, a coûté 230 euros l’aller-retour ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Loïc pour son témoignage et sa sympathie.
Author: Brittany Henderson
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